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Arian Leka évoque la mythologie de sa terre natale, l'Albanie, faisant des symboles maritimes le principe agissant de son oeuvre de poète, nouvelliste et romancier. Une fluidité rugueuse s'en détache, parfaitement ajustée à ses êtres intemporels faits d'air, d'eau et de roche - à ces hommes promis au large, mais qu'une nécessité capricieuse maintient cloués au sol. Le plus important pour le poète n'est pas de se contenter de vivre, mais d'exister pour naviguer.
Ainsi pourra-t-il revivre intérieurement, l'espace d'un éclair indicible, l'émotion de l'homme des cavernes face à la mer féminine, cette " patrie liquide en porte-à-faux sur la carte ". Il vise ainsi à mieux comprendre l'homme moderne. Son oeil chasse des images, poursuite qui lui permet de collectionner des vécus. L'auteur les filtre alors à travers un prisme poétique qui lui est propre, déformant délibérément le réel pour le réformer.
Voyageur infatigable, Arian Leka l'est assurément. Portant en lui les vestiges de ses origines aquatiques - il a du "sel dans le sang" - il s'intéresse plus particulièrement à la mer comme source de vie. Evocatrice aussi de nostalgie, elle n'en reste pas moins ouverte sur l'avenir. Loin des clichés romantiques, c'est la curiosité qui motive l'auteur, la volonté de retrouver les traces de l'humanité que porte en elle la mer.
Et puis, le parallèle entre cette dernière et le corps féminin est inévitable : mèr(e) nourricière, tempétueuse, fière et mystérieuse... Arian Leka est un poète dans l'âme et le corps. Ses mots s'animent, les paysages marins se déploient, langoureux, avant de venir se briser sur les pages parfumées d'écume. Un remarquable recueil qui saura en émouvoir plus d'un... que vous ayez le pied marin ou non !