L'hôtesse

Parce qu'elle s'ennuie, qu'elle vient de rompre et déteste la solitude, Laure va répondre à une annonce d'un bar strasbourgeois qui recherche des hôtesses. Dans cet univers de la nuit, dans ce fatras de solitude, entre paumés, vicieux, alcoolos et génies méconnus, Laure va se perdre dans ces nuits où l'argent facilement gagné n'efface pas la honte qui l'étreint: "A la solitude de mes nuits s'est substituée une autre emmerdeuse: la honte.
Honte de m'être fait touchée par d'autres hommes aussi vite et aussi facilement. Honte de porter dans mon sexe le fruit pourri de mes dérives." Laure devient une fille de bar, sans état d'âme, sans cour, juste un business où il faut faire cracher le client, dans tous les sens du terme. Laure se perd et nous assistons, impuissants, à cette déchéance progressive. Avec une précision toute journalistique, une plume précise et acide, Mélanie Muller nous fait pénétrer ce monde interlope où se croisent les désillusions, les mythes et les mirages d'une population que seuls la nuit et les plaisirs faciles unissent, le temps d'une beuverie ou d'une fellation dans des toilettes lugubres.
Un livre bouleversant sur un monde inconnu et mystérieux, excitant et dérisoire. Après le très remarqué Frappe-moi! et les étonnants A tout prix et L'Elixir, Mélanie Muller confirme son talent d'écrivain des passions humaines les plus noires.