En cours de chargement...
Certaines périodes, plus que d'autres, favorisent la réflexion historique. Ce ne sont pas les époques tranquilles : la quiétude qu'elles engendrent, le manque de points de repère, le triomphe quasi absolu de l'ordre qu'elles incarnent rendent la chose difficile. Ce ne sont pas, non plus, les époques de cataclysme, car l'instinct de conservation mobilise alors toutes les ressources de l'esprit. Mais aux époques qui précèdent ou suivent les grands changements, l'homme est arraché à sa tranquillité et il acquiert le temps du relatif.
Il lui est alors loisible de comparer l'ordre nouveau à l'ancien, de saisir leurs divergences comme leur continuité profonde. Il découvre l'histoire. Ainsi en est-il déjà dans l'antiquité, où la chute de Rome et les changements qu'elle annonce suscitent la Cité de Dieu, premier essai de réflexion chrétienne sur l'histoire universelle. [...]