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Louise Auger remet en question les fondements du complexe d'Oedipe, devenu au fil des temps ce qu'elle appelle "le dogme de l'enfant monstrueux", un dérivé de la croisade menée durant deux siècles par la psychiatrie contre "le petit masturbateur". L'auteure démontre combien Freud, en 1897, a changé d'opinion sur les enfants agressés et détourné de son sens le mythe de Sophocle au profit d'une psychiatrie et d'une psychanalyse qui, en utilisant l'inconscient, enlèvent toute crédibilité aux faits décrits par les victimes.
Ainsi, l'enfant serait non seulement incestueux et meurtrier de naissance, mais il porterait toutes les tares de l'humanité. Par conséquent, quoi qu'il dise ou subisse, il est responsable de son sort et les adultes qui le maltraitent sont non coupables puisque l'enfant mérite d'être "corrigé" pour son bien. Basé sur le mensonge et la désinformation, ce dogme autorise la maltraitante des enfants et décharge les adultes de leurs préoccupations morales en faisant porter à l'enfant le blâme de ce qu'ils trouvent monstrueux en eux-mêmes.
Tout cela donne froid dans le dos, vu le pouvoir que l'on accorde à la psychiatrie et à la psychanalyse comme juges de la santé mentale d'un individu. Ecrit avec des mots clairs à l'opposé de la langue de bois et dans un style très captivant, cet essai est accessible à tous.