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Lorsqu'en ce mois de mai 1856 la dahabieh de Francis Frith remonte le Nil, le Sphinx émerge à peine du désert, les temples sont ensablés, les colonnes renversées, les nécropoles livrées au pillage. L'objectif de ce photographe anglais : communiquer au public ses impressions photographiques, accompagnées de commentaires. L'entreprise est à la fois artistique, didactique et commerciale. Le résultat : un ensemble de vues d'Egypte exceptionnelles.
L'itinéraire de Frith pourrait être celui de n'importe quel voyageur d'aujourd'hui : Gizeh, Karnak, Louxor, Edfou, Philae, Abou Simbel... mais certains noms nous sont moins familiers : Debod, Kardassi, Gerf Husein, ces temples de Nubie ont en effet disparu, noyés par l'aménagement du Nil, ou reconstruits à l'abri des eaux. C'est une Egypte mythique, fascination de tous les grands voyageurs du XIX ? siècle, que nous offre Frith, dans ses compositions auxquelles répondent les témoignages de Champollion, Vivant Denon, Flaubert, Du Camp ou Amelia Edwards.