Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
La Coutume de Tanna est dominée par cette idée simple que les hommes sont issus des pierres et des routes et qu'ils doivent pour vivre en paix reproduire...
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La Coutume de Tanna est dominée par cette idée simple que les hommes sont issus des pierres et des routes et qu'ils doivent pour vivre en paix reproduire un ordre enchanté fidèle à celui de l'origine du temps et de l'espace. Cette Coutume a permis aux habitants de l'île de vivre pendant des siècles en harmonie avec leur environnement et comme hors du temps, dans un espace riche de sens et de symboles.
Cet ordre s'est pourtant déchiré à la suite du choc de guerres intérieures et du " contact blanc " entraînant exil et, pour certains, la perte de leur territoire. L'île est alors devenue une mosaïque géopolitique complexe et dangereuse, à laquelle le " millénarisme " de John Frum, les groupes coutumiers et les partis politiques modernes ont cherché, à la veille de l'indépendance, à redonner une unité.
Dans ce second volume, l'auteur présente un exemple quasi parfait de société géographique. Il passe de la description, du paysage à celle de la société, de la poésie des mythes-fondateurs à la magie des lieux d'origine, de l'histoire des guerres et des migrations intérieures à la conversion au christianisme, puis à l'apparition d'un prophète local anti-missionnaire, John Frum, qui vint dire à tous que la Coutume était la bonne, qu'elle était aussi une église, c'est-à-dire un message universel.
L'île de Tanna n'est pas seulement une île " exotique ". Une identité culturelle forte s'y est forgée. Elle témoigne d'une volonté d'harmonie entre l'histoire des hommes, l'esprit des lieux et la magie païenne de la terre. Même en partie " réinventée ", la Coutume résiste à l'occidentalisation.