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"Je vous préviens que ça ne se passera pas comme ça. Il est exact que je viens d'avoir quatre-vingt-cinq ans. Mais de là à me croire nul et non avenu, il y a un pas que je ne vous permets pas de franchir. Il y a une chose que je tiens à vous dire. Je tiens à vous dire, mes jeunes amis, que je n'ai pas échappé aux nazis pendant quatre ans, à la Gestapo, à la déportation, aux rafles pour le Vel' d'Hiv', aux chambres à gaz et à l'extermination pour me laisser faire par une quelconque mort dite naturelle de troisième ordre, sous de miteux prétextes physiologiques.
Les meilleurs ne sont pas parvenus à m'avoir, alors vous pensez qu'on ne m'aura pas par la routine. Je n'ai pas échappé à l'holocauste pour rien, mes petits amis. J'ai l'intention de vivre vieux, qu'on se le tienne pour dit !"
Généreux
Toujours ce thème de la mort, de la vieillesse qui angoisse Romain Gary.
Dans L'angoisse du roi Salomon, Salomon Rubinstein est vieux et tient tête à la mort avec optimisme.
Il engage Jean comme chauffeur de taxi et c'est à travers le regard de Jean que nous cernons l'esprit singulier de Salomon. Très riche et généreux, ce dernier fait preuve de bonté en créant "SOS Bénévoles" .
Cette aventure humaine rapprochera Salomon de son seul et unique amour, par le biais de Jean.
La poésie est là, moins entraînante que dans La vie devant soi, mais le ton est plus sombre.