« Julie, c’est moi ». Ces mots, que Julie entendait tous les soirs, auparavant, résonnent dans la maison. Cela fait quarante ans qu’elle ne les a pas entendus. « Comment ose-t-il arriver comme cela, sans prévenir, exactement comme s’il était parti le matin même ? » (p. 6) Pendant un instant, « elle a vu défiler toute sa vie » (p. 7) ainsi que celle de sa mère, Joséphine. Elle se souvient des récits de sa maman, elle se rappelle sa propre enfance, son adolescence, avant sa rencontre avec Henri, puis la vie à deux, la naissance des enfants et enfin, l’absence inexpliquée
et incomprise.
Julie est une saga familiale, se déroulant dans le monde rural du Nord de la France, au XIXe siècle. Le premier tiers du roman est consacré à Joséphine. Il débute le jour de son mariage. La deuxième partie commence à la naissance de Julie et la dernière partie concerne sa vie d’épouse et de mère.
Cette histoire est une immersion fabuleuse dans la vie de cette famille. L’auteure décrit tous les pans de la vie d’autrefois. Plusieurs générations sont représentées et donnent la sensation de vivre à leurs côtés. A cette époque, les naissances, les mariages et les enterrements étaient l’occasion de revoir la famille éloignée. La moisson soudait les voisins. En effet, pendant cette période, tous unissaient leurs forces. Les travaux étaient effectués chez l’un d’entre eux, puis après un peu de repos, chez l’autre, jusqu’à ce que tous aient bénéficié de la solidarité. Chaque journée de gros labeur se terminait par une fête. Mais à cette période, la vie n’était pas facile, surtout quand on la regarde avec le confort auquel nous sommes habitués. La lessive, par exemple, dans l’eau glacée, nécessitait d’énormes efforts pour battre le linge.
Ce roman est aussi un récit de transmission : les terres devaient rester dans la famille, le métier du père était appris aux fils, la mère inculquait à sa fille, l’art de tenir son foyer, l’histoire familiale était racontée aux enfants, le savoir était transmis dans le cadre du compagnonnage ou par un artisan à son apprenti. La notion d’héritage était présente dans de nombreux domaines. Hélas, la mort s’invitait précocement. De nombreux enfants ne survivaient pas à la naissance, des femmes mouraient en couches, de nombreuses maladies étaient incurables et l’espérance de vie n’était pas élevée. J’ai été marquée par une scène : le médecin, constatant que sa patiente a la nuque raide, informe la famille que l’issue est inéluctable.
Julie dépeint la condition de la femme. A travers le destin de plusieurs générations, nous découvrons le quotidien voué au travail et à l’éducation des enfants, l’école peu accessible aux petites filles, les relations qui unissaient les femmes, le joug marital qui succédait à l’autorité paternelle, la difficulté des grossesses, hors mariage, etc.
Ce roman contient, également, beaucoup d’amour : celui qui unit les parents et les enfants, ainsi que les frères et sœurs, les sentiments qui font palpiter les cœurs des amoureux, les liens d’amitié si forts qui offrent la protection, etc. J’ai été très touchée par l’affection qui unit certains personnages. Il y a énormément de tendresse dans les relations.
J’ai adoré cette fresque historique, qui est d’une immense richesse sociologique sur la fin du XIXe siècle. Je me suis attachée à Joséphine, à sa mère, Ninie, à ses deux filles, Élise et Julie, ainsi qu’à ses petits-enfants. J’ai aimé, également, les hommes du roman, avec une mention particulière à Baptiste, le frère de Joséphine. Pourquoi Henri a-t-il été absent, pendant quarante ans ? Un début de réponse est apporté, à la fin du roman. J’ai hâte que le deuxième opus de cette trilogie soit publié, pour connaître tous les éléments.
Une magnifique fresque historique
« Julie, c’est moi ». Ces mots, que Julie entendait tous les soirs, auparavant, résonnent dans la maison. Cela fait quarante ans qu’elle ne les a pas entendus. « Comment ose-t-il arriver comme cela, sans prévenir, exactement comme s’il était parti le matin même ? » (p. 6) Pendant un instant, « elle a vu défiler toute sa vie » (p. 7) ainsi que celle de sa mère, Joséphine. Elle se souvient des récits de sa maman, elle se rappelle sa propre enfance, son adolescence, avant sa rencontre avec Henri, puis la vie à deux, la naissance des enfants et enfin, l’absence inexpliquée et incomprise.
Julie est une saga familiale, se déroulant dans le monde rural du Nord de la France, au XIXe siècle. Le premier tiers du roman est consacré à Joséphine. Il débute le jour de son mariage. La deuxième partie commence à la naissance de Julie et la dernière partie concerne sa vie d’épouse et de mère.
Cette histoire est une immersion fabuleuse dans la vie de cette famille. L’auteure décrit tous les pans de la vie d’autrefois. Plusieurs générations sont représentées et donnent la sensation de vivre à leurs côtés. A cette époque, les naissances, les mariages et les enterrements étaient l’occasion de revoir la famille éloignée. La moisson soudait les voisins. En effet, pendant cette période, tous unissaient leurs forces. Les travaux étaient effectués chez l’un d’entre eux, puis après un peu de repos, chez l’autre, jusqu’à ce que tous aient bénéficié de la solidarité. Chaque journée de gros labeur se terminait par une fête. Mais à cette période, la vie n’était pas facile, surtout quand on la regarde avec le confort auquel nous sommes habitués. La lessive, par exemple, dans l’eau glacée, nécessitait d’énormes efforts pour battre le linge.
Ce roman est aussi un récit de transmission : les terres devaient rester dans la famille, le métier du père était appris aux fils, la mère inculquait à sa fille, l’art de tenir son foyer, l’histoire familiale était racontée aux enfants, le savoir était transmis dans le cadre du compagnonnage ou par un artisan à son apprenti. La notion d’héritage était présente dans de nombreux domaines. Hélas, la mort s’invitait précocement. De nombreux enfants ne survivaient pas à la naissance, des femmes mouraient en couches, de nombreuses maladies étaient incurables et l’espérance de vie n’était pas élevée. J’ai été marquée par une scène : le médecin, constatant que sa patiente a la nuque raide, informe la famille que l’issue est inéluctable.
Julie dépeint la condition de la femme. A travers le destin de plusieurs générations, nous découvrons le quotidien voué au travail et à l’éducation des enfants, l’école peu accessible aux petites filles, les relations qui unissaient les femmes, le joug marital qui succédait à l’autorité paternelle, la difficulté des grossesses, hors mariage, etc.
Ce roman contient, également, beaucoup d’amour : celui qui unit les parents et les enfants, ainsi que les frères et sœurs, les sentiments qui font palpiter les cœurs des amoureux, les liens d’amitié si forts qui offrent la protection, etc. J’ai été très touchée par l’affection qui unit certains personnages. Il y a énormément de tendresse dans les relations.
J’ai adoré cette fresque historique, qui est d’une immense richesse sociologique sur la fin du XIXe siècle. Je me suis attachée à Joséphine, à sa mère, Ninie, à ses deux filles, Élise et Julie, ainsi qu’à ses petits-enfants. J’ai aimé, également, les hommes du roman, avec une mention particulière à Baptiste, le frère de Joséphine. Pourquoi Henri a-t-il été absent, pendant quarante ans ? Un début de réponse est apporté, à la fin du roman. J’ai hâte que le deuxième opus de cette trilogie soit publié, pour connaître tous les éléments.