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littérature espagnole
C'est le bal des gauchers. Une belle brochette de personnages qui manquent très sincèrement d'exercice, parfois d'envergure mais ont tous une très bonne endurance pour goûter à l'absurdité de la vie. Et pour mieux l'apprécier, R. Montero se concentre sur un pic, un moment de fraternité tout aussi incroyable que fantaisiste ou illusoire. Il n'y a rien de drôle dans la vie de Matias, Daniel, Fatma et Cerveau si ce n'est cet incomparable instinct de survie qui fout le bazar et qui nous oblige à vivre bon grès mal grès en s'arrangeant en permanence des circonstances. Le diablotin peut
alors sortir de sa boîte et nous faire rire aux entournures de cette humanité chavirée qui bien arrimée à son radeau tient le cap sans Dieu ni remède, à ce que la vie vous offre de plus injuste comme la mort, la maladie, la vieillesse ou une nature absolument ingérable.C'est un grand roman populaire ou l'humanité simple se débrouille avec ce qu'elle a. Ce qu'elle montre du doigt et s'en amuse, c'est aussi cet étrange placébo que pourrait être nos dérives numériques comme ce que propose Second Life. Son livre est un énorme carambolage des misères du monde, on en pleure et on en rit, tout est aussi beau qu'affligeant pour celui qui cherche un sens, se console ou tente le mieux ou le moins désagréable. La vie est inconfortable et nous rattrape sans cesse. D'abord planté le décor, une jonction entre la vie et la mort, le jour et la nuit, la banlieue et la vie, le plaisir conjugal et les plaisirs "illicites", la vie et le sens de la vie. Ensuite parsemer ce petit monde d'implosion ou plutôt de dyspepsies psychologiques dû à un choc, à la paresse, à l'interrogation, à la survie ou la simple envie instinctive de bien ou de mal agir. Et trois, au travers de Cerveau, un personnage fabuleux essayer de remettre un peu d'ordre dans le désordre, un autre ordre, invisible celui-ci que quelques scientifiques "fous" ou tout aussi éprouvés par la vie que nos protagonistes ont pu émettre comme hypothèse. Nous faire profiter en quelque sorte d'une lecture qu'elle a faite et cite à la fin de son livre : "Une histoire de tout, ou presque" de Bill Bryson. Quelle alchimie entretiennent et développent la raison et l'angoisse, la misère et le bonheur. Les survivants de la joie obligatoire se débattent et font même des étincelles. Ils muent, et la mue est douloureuse et difficile, et tout à la fois très drôle. Rien de tel que la nuit noire de Madrid et ses frontières louches pour donner à son écriture or et boue, des phrases vous sautent à la figure, vous amusent et vous enchantent alors quels suivent les contours de la misère, de la douleur ou de la cruauté. On se chauffe aux néons roses et nauséabonds des bords de bordel et d'autoroutes mais l'humanité résiste, parcellaire, parfois au milieu des ordures, toujours en bordure, aux limites. Au bord du précipice et à genoux devant la vie, proche du bonheur sans le savoir, on ne fait que redécouvrir que le destin est pervers et capricieux.
Real Life
C'est le bal des gauchers. Une belle brochette de personnages qui manquent très sincèrement d'exercice, parfois d'envergure mais ont tous une très bonne endurance pour goûter à l'absurdité de la vie. Et pour mieux l'apprécier, R. Montero se concentre sur un pic, un moment de fraternité tout aussi incroyable que fantaisiste ou illusoire. Il n'y a rien de drôle dans la vie de Matias, Daniel, Fatma et Cerveau si ce n'est cet incomparable instinct de survie qui fout le bazar et qui nous oblige à vivre bon grès mal grès en s'arrangeant en permanence des circonstances. Le diablotin peut alors sortir de sa boîte et nous faire rire aux entournures de cette humanité chavirée qui bien arrimée à son radeau tient le cap sans Dieu ni remède, à ce que la vie vous offre de plus injuste comme la mort, la maladie, la vieillesse ou une nature absolument ingérable.C'est un grand roman populaire ou l'humanité simple se débrouille avec ce qu'elle a. Ce qu'elle montre du doigt et s'en amuse, c'est aussi cet étrange placébo que pourrait être nos dérives numériques comme ce que propose Second Life. Son livre est un énorme carambolage des misères du monde, on en pleure et on en rit, tout est aussi beau qu'affligeant pour celui qui cherche un sens, se console ou tente le mieux ou le moins désagréable. La vie est inconfortable et nous rattrape sans cesse. D'abord planté le décor, une jonction entre la vie et la mort, le jour et la nuit, la banlieue et la vie, le plaisir conjugal et les plaisirs "illicites", la vie et le sens de la vie. Ensuite parsemer ce petit monde d'implosion ou plutôt de dyspepsies psychologiques dû à un choc, à la paresse, à l'interrogation, à la survie ou la simple envie instinctive de bien ou de mal agir. Et trois, au travers de Cerveau, un personnage fabuleux essayer de remettre un peu d'ordre dans le désordre, un autre ordre, invisible celui-ci que quelques scientifiques "fous" ou tout aussi éprouvés par la vie que nos protagonistes ont pu émettre comme hypothèse. Nous faire profiter en quelque sorte d'une lecture qu'elle a faite et cite à la fin de son livre : "Une histoire de tout, ou presque" de Bill Bryson. Quelle alchimie entretiennent et développent la raison et l'angoisse, la misère et le bonheur. Les survivants de la joie obligatoire se débattent et font même des étincelles. Ils muent, et la mue est douloureuse et difficile, et tout à la fois très drôle. Rien de tel que la nuit noire de Madrid et ses frontières louches pour donner à son écriture or et boue, des phrases vous sautent à la figure, vous amusent et vous enchantent alors quels suivent les contours de la misère, de la douleur ou de la cruauté. On se chauffe aux néons roses et nauséabonds des bords de bordel et d'autoroutes mais l'humanité résiste, parcellaire, parfois au milieu des ordures, toujours en bordure, aux limites. Au bord du précipice et à genoux devant la vie, proche du bonheur sans le savoir, on ne fait que redécouvrir que le destin est pervers et capricieux.