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A l'aube du XXIe siècle, nous voyons renaître une nouvelle "question sociale" dont les manifestations (chômage, rupture du lien social, peur de l'immigration, de la drogue, du sida,...) ne sont pas sans analogie avec la "question sociale" apparue au XIXe siècle. Ce livre resitue les origines et l'action du mouvement hygiéniste qui a tenté à la fin du siècle dernier de lutter contre les fléaux sociaux du moment : misère sociale, mortalité infantile, tuberculose, syphilis, criminalité, etc.
Un dispositif de prévention médicale, morale et sociale se constitue à partir de la fédération de nombreuses ligues, oeuvres et sociétés philanthropiques, et de l'alliance des médecins hygiénistes avec d'autres groupes sociaux (magistrats, pédagogues, scientifiques,...). Ce dispositif, qui donnera naissance à l'Etat-providence, recouvre de nombreux espaces sociaux et médico-sociaux : assistance et réglementation du travail, obstétrique et puériculture, santé et moralité publique, science et eugénisme, criminologie et éducation surveillée,...
Le mouvement d'hygiène mentale, composante importante de l'hygiène sociale, s'organise à partir d'une critique du modèle asilaire, jugé inadéquat au développement d'une prophylaxie s'adressant à l'ensemble de la population. A la veille de la Première Guerre mondiale, les aliénistes hygiénistes (les docteurs TOULOUSE, MARIE, LEGRAIN,...) ont jeté les bases du mouvement d'hygiène mentale français (services ouverts au sein des asiles, examen médico-psychologique et social pour les jeunes délinquants, tests psychotechniques dans le monde du travail) qui connaîtra son apogée au cours de l'entre-deux-guerres.