Biographie de G. Lenotre
Ni Georges, ni Gérard, ni Gaston ou Gédéon, le "G" censé abréger le prénom de notre auteur n'est en fait que l'initiale de son véritable nom de famille. Quant à "Lenotre", en un seul mot et sans accent circonflexe, c'est une reprise légèrement corrigée du nom de son arrière-grand-oncle, André Le Nôtre, le célèbre jardinier de Louis XIV. Théodore Gosselin naquit à Richemont en Moselle en 1855 et fit ses études à Metz, chez les Jésuites, chez qui il côtoya le futur Maréchal Foch.
Lors de l'annexion de la Lorraine par l'Allemagne en 1870, sa famille s'installe à Paris. D'abord employé au ministère des Finances, il prend un pseudonyme pour suivre la mode, et par prudence. Sa passion n'est pas littéraire au départ. Passionné par l'Histoire, il arpente Paris en tous sens, accompagnant Victorien Sardou, pour retrouver les logis des grands personnages de la Révolution qu'il n'admire pas nécessairement : Robespierre, Danton, Lucile Desmoulins, ainsi que les monuments dont certains ont aujourd'hui disparu, comme les ruines du palais des Tuileries.
Il en dresse alors des croquis qu'il envoie au Monde illustré. Et comme il y joint des notices de plus en plus détaillées, on le nomme rédacteur. C'est donc ainsi que sa carrière littéraire commence : outre Le Monde illustré, il rédige des chroniques de "petite histoire" pour Le Figaro, La Revue des deux mondes et Le Temps. En 1892, alors âgé de 37 ans, il publie son premier ouvrage chez Perrin : "La Guillotine", lequel sera suivi de nombreux autres presque tous portant sur la période de la Révolution et de l'Empire.
Pourquoi cette période ? Car Théodore Gosselin voulait transcrire une Histoire vivante, avec tous les détails que les Historiens oublient généralement. Or cette période, d'une richesse incomparable, était encore dans les mémoires, particulièrement dans sa famille. Plus qu'historien, Théodore Gosselin était aussi un détective. Par exemple, voulant retracer la tentative de fuite de Louis XVI à Varennes, il fera le même voyage, à la même date, un 18 janvier ; il s'enquiert à l'Observatoire de la température de cette journée, et fouille les rapports des tribunaux ou de la police pour y débusquer des bribes de conversations, ou encore des détails sur l'habillement des protagonistes.
Théodore Gosselin tentera deux fois d'être reçu à l'Académie Française. C'est la deuxième fois qu'il y réussira, étant élu au siège du défunt René Bazin. Jamais pourtant il n'y siégera, une crise cardiaque devant l'emporter le 7 février 1935. Il repose aujourd'hui au cimetière de Picpus, cimetière dont il avait rédigé l'histoire dans son ouvrage "Le Jardin de Picpus".