En cours de chargement...
L'Europe du Grand Siècle de la sainteté, du progrès des sciences et des techniques, de l'Etat absolu, du baroque et du classique, est aussi le siècle de la violence et de la guerre où le quotidien de la population est précaire. Par le verbe et par l'image, la religion est source, refuge, réconfort et espérance du salut. Art d'imagination, d'invention, de somptuosité, de contrastes, le baroque (1600-1750) et le rococo (1720-1770) qui l'accompagne ou le prolonge, a unifié le continent européen plus que tout autre forme d'art avant lui.
Si le courant baroque touche l'ensemble de l'Europe, de Rome et l'arc méditerranéen où tout commence, aux rives de l'Escaut et de la Baltique, de l'Europe centrale aux pays ibériques, c'est à des degrés divers, à des rythmes différents et sous des formes imprégnées de traditions locales. L'art baroque qui a magnifié l'esprit de la Contre-Réforme et accompagné la reconquête catholique a aussi pénétré le monde protestant.
En France, l'opposition entre classicisme et baroque doit être nuancée. Il existe bien à côté d'un baroque religieux, celui des églises et des abbayes, un baroque profane et politique, celui des palais princiers et des châteaux royaux, des jardins, des fontaines et des places publiques. C'est cette vision large qui est adoptée dans cet ouvrage sans oublier la fête, le théâtre, la musique. Ce livre est aussi un engagement pour la sauvegarde et la restauration du patrimoine baroque, un devoir de mémoire.
A l'échelon local, les initiatives se multiplient pour redonner vie à des oeuvres de la période baroque soutenues financièrement par les collectivités territoriales et le mécénat. Les facteurs de réception du baroque en Europe donnent de l'espoir avec l'essor des festivals de musique baroque, le développement du tourisme culturel et les journées européennes du patrimoine.