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Brillant éditorialiste de l'Aube, antimunichois déterminé, Georges Bidault fut un des espoirs de la démocratie chrétienne d'avant-guerre. Entré à Combat, il devint une des têtes politiques de la Résistance, au point de succéder à Jean Moulin à la présidence du CNR. A la Libération il fonde le MRP et est nommé par de Gaulle ministre des Affaires étrangères. Dirigeant le Quai d'Orsay en alternance avec Schuman de 1944 à 1954, Bidault joue un rôle majeur dans l'évolution de la question allemande, dans l'intégration de la France au sein du bloc Atlantique, dans la naissance de l'Europe.
Attaché au maintien de l'Union française, il laisse déposer le sultan du Maroc et lie son nom à la poursuite du conflit indochinois. Cacique du régime, il dirige deux gouvernements. Il est le premier des hommes du "système" à rallier de Gaulle en 1958. Mais partisan acharné de l'Algérie française, il prend peu à peu ses distances et en vient même à entrer en clandestinité pour lutter jusqu'au bout contre une politique qu'il vomit.
Quand il disparaît, oublié, en 1983, Bidault laisse d'abondantes archives. C'est notamment à partir de ce fonds que J. Dalloz a construit la biographie de cet homme d'Etat qui fut aussi, comme le note à sa mort A. Fontaine dans le Monde, "un intellectuel réfractaire", un personnage "extraordinairement attachant" et un homme du verbe.
