Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Flaubert met à l'épreuve dans sa prose, dès ses premiers écrits, une voix qui rivalise avec le silence et l'éclat des choses. Et chaque œuvre, Madame...
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Flaubert met à l'épreuve dans sa prose, dès ses premiers écrits, une voix qui rivalise avec le silence et l'éclat des choses. Et chaque œuvre, Madame Bovary, Salammbô, L'Education sentimentale, module intensément cette présence qui "raconte". La "Voix" narrative parle: dans le rythme de la prose, dans la typographie, jusque dans les blancs. C'est à l'écoute de cette Voix que s'attache la lecture intime, attentive, que propose Juliette Frolich, pour rendre intelligible l'émotion profonde qui passe dans "l'impassibilité" revendiquée, et la protestation mate qui couve sous la parole de masque du narrateur. Voile et voix, du cri à la "voix blanche" : écouter la prose de Flaubert, c'est accueillir ce qui se plie dans l'écriture, c'est voir dans la typographie elle-même, rythmes, espaces, effets de résolution, "grands blancs barbares", le passage de la Voix qui conte... jusqu'à sa résorption, avec Trois Contes, dans la béance et le silence.