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Il est incontestable que, depuis le Moyen Age et jusqu'au dix-neuvième siècle européen, le milieu monastique a engendré nombre de comportements pathologiques, dus à la superstition, aux frustrations, aux dissimulations de toutes sortes et aux intrigues favorisées par l'isolement. Les "folies" du milieu monastique, en un sens biblique non moins que pathologique, ont été traitées par trois auteurs majeurs, créateurs d'oeuvres aussi diverses que l'Eloge de la folie de l'humaniste Erasme (1509), Les Caprices (1799) et les nombreuses gravures et peintures de Goya, le célèbre roman Le moine (1796) de M-G.
Lewis. De sorte que l'exploration de la folie des moines sous ses diverses formes, par la littérature, la philosophie, la politique, et l'esthétique des arts, permet, dans les oeuvres de ces trois auteurs ainsi que dans leur contexte culturel, de reconnaître à la fois les possibles de la sublimité et de l'abjection comme deux pôles extrêmes de l'existence humaine.