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Les malades se disent morts comme ils disent qu'ils n'ont plus d'organes. Ils se croient en dehors du monde dans une existence indéfinissable, qui n'est plus la vie réelle, mais sans le repos de la mort physique : une espèce de survie douloureuse qui se prolongera pendant l'éternité. Ils ne sont pas seulement infinis dans le temps, ils le sont aussi dans l'espace. Leur tête atteint le ciel. Ils vivent dans l'énorme et le surhumain.
Leur état affecte toujours un caractère d'horreur monstrueuse, degré le plus extrême d'un châtiment où s'affirme, il est vrai par le mal, une sorte de toute-puissance... On conçoit qu'on n'ait pas fini de s'interroger sur cette rencontre "contre nature" de l'immortalité et de la négation du Moi physique et mental dans l'expression du "syndrome de Cotard".