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Dans l'autobus, Evelyne Sullerot ironise sur l'état de nos mœurs que régentent des tartufes sexolâtres. Passant devant la maison où mourut Diderot en 1784, elle le prend à témoin. "Monsieur Diderot vous qui n'étiez point bégueule, mais avez été le meilleur des pères, que pensez-vous du PACS et des familles recomposées ? Monsieur Diderot, vous, le seul philosophe des Lumières qui pressentiez l'unicité du vivant (la molécule ADN, en somme !), vous qui vous inquiétiez de l'hérédité, que pensez-vous des empreintes génétiques, du déchiffrage du génome, du tri pré-implantatoire des embryons, du clonage ? Aujourd'hui où le dévoilement de la génétique nous presse de décider d'une morale du vivant, notre société ne confond-elle pas dangereusement le vice et la vertu, l'éphémère et le durable ? N'est-ce pas l'avenir même de l'espèce humaine qui est à terme menacé ? " Et Diderot, avec jubilation, de se gausser de nos mœurs et de s'émerveiller de notre science.