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La fiction historique dont nous parlons ici a vu le jour par rapport à la pensée de l'écriture, ou de l'inscription, telle qu'elle a eu lieu dans le travail de Jacques Derrida des années 60. Au coeur de ce travail, il y a trois textes publiés en 1967 : La voix et le phénomène, De la grammatologie, L'écriture et la différence. Traverser ces travaux revient à traverser : premièrement, l'imagination du mot, qui n'était pour Husserl que pure fiction ; deuxièmement, l'imagination comme séparation de la nature dans la nature chez Rousseau ; et troisièmement, la fiction comme imaginaire dans le cas du structuralisme littéraire, au-delà duquel a lieu la fiction sans imaginaire de Mallarmé.
Juste avant ces travaux il y a, dans l'oeuvre publiée, le moment où la fiction historique commence à percer ; juste après, le moment où ses fondements ont déjà été établis : l'"Introduction" à L'Origine de la géométrie de Husserl et "La double séance" dans La dissémination, respectivement. C'est également l'espace compris entre le problème de l'historicité et celui d'une littérature sans condition.
A cet espace appartient la possibilité de "devenir une chose littéraire" de tout texte "confié à l'espace public [...] dont le contenu, le sens, le référent, le signataire et le destinataire ne sont pas des réalités pleinement déterminables, des réalités à la fois non-fictives ou pures de toute fiction..." (Donner la mort).