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De l'intervention au Kosovo en 1999 à l'intervention en Irak de 2003, deux recours à la force par des coalitions sans autorisation du Conseil de sécurité. Et pourtant, si la première
fut largement approuvée, la seconde a suscité les plus vives protestations. Mais les deux interventions étaient justifiées par des menaces très différentes : l'une humanitaire risquant de
déstabiliser toute une région, l'autre sécuritaire visant à faire face à l'effet d'hypothétiques ADM.
De plus, pour l'Irak, les Etats-Unis ont convoqué leurs alliés dans " une guerre globale
contre la terreur ", tentant d'imposer à bien des égards par leur " politique du dehors " décrite par Tocqueville leurs " raisons du dedans ". En réalité, les deux interventions s'inscrivent dans deux paradigmes distincts, la deuxième stigmatisant en partie les craintes d'un monde surpris par les attentats du 11 septembre 2001.
Cette réflexion, issue d'un rapport destiné au Centre d'Analyse et de Prévision du Quai d'Orsay en 2003, propose un décryptage des arguments politiques et des fondements
juridiques invoqués pour légitimer ces deux interventions.
Au-delà des parallèles effectués entre elles, ce sont les lignes de force d'un véritable changement de la politique étrangère
des Etats-Unis qui se dessinent, intégrant désormais le principe d'intervention préventive dans la stratégie de défense nationale. Face à cette évolution, la politique du Royaume Uni,
qui redoute davantage l'isolationnisme des Etats-Unis que son interventionnisme, ne s'aligne pas pour autant sur la position américaine mais tente de conserver les moyens de l'infléchir et d'incarner un trait d'union entre les deux rives de l'Atlantique.