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La modernité constitue une rupture avec la conception classique de la loi en brisant le lien qui la relie avec toute forme de norme transcendante. Légitimité et légalité se disjoignent, faisant apparaître la possibilité d'une légalité non légitime mais également celle d'une légitimité non légale. Simple recours dialectique, la légitimité cesse alors de correspondre à une norme objective et se trouve réduite à n'être que la simple volonté idéologique de ceux qui n'acceptent pas la loi positive et qui, s'ils sont majoritaires, l'aboliront et y substitueront une autre mieux acceptée.
Il n'y a plus d'autre légitimité que la légalité mais dans un ensemble en perpétuelle recomposition. La modernité ayant ainsi porté le soupçon sur la légitimité de l'ordre positif, la crise de la loi se manifeste à la fois par une judiciarisation de la vie politique et par une politisation de la justice. L'hypertrophie législative et son contrôle judiciaire compensent la perte de légitimité. Cette motorisation de la loi aboutit an paradoxe d'une loi impuissante mais omnipotente.