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Chaque livre est une équipée. Croisée de voix m'a entraînée vers des contrées que j'avais déjà explorées mais que je reconnaissais et découvrais d'un même mouvement, bruissantes des voix recueillies par le journaliste Denis Lefèvre, des voix même elles-mêmes gorgées des mots de ceux qui n'ont pas la parole. L'obscénité serait de laisser croire que l'on peut écrire pour, à la place de ceux qui sont privés d'audience.
Il ne faut jamais écrire pour, mais avec, avec les mots glanés, chantés, perdus, avec les mots qui n'appartiennent à personne mais qui sont notre lieu commun. Avec l'inconnu qui agrandit nos vies. Maryline Desbiolles
