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Ce numéro varié propose deux dossiers thématiques. Le premier aborde le cheval dans les sociétés humaines. Les enjeux intellectuels de ce champ de recherche sont exposés et discutés clans l'éditorial de Jean-Pierre Digard. Deux articles montrent comment cet objet peut rendre compte des transformations sociales : la place du cheval dans les processus d'innovation technique qui transforment la mobilité terrestre au tournant des XIXe et XXe siècles ; l'évolution des pratiques équestres dans leur écho avec les métamorphoses de la société française dans la seconde moitié du XXe, siècle.
Le second dossier vient compléter l'attention portée de longue date par la revue à l'histoire sociale de la santé. L'étude des recompositions de l'Ordre des médecins à la Libération souligne les tensions entre les syndicats corporatifs et la Résistance dans l'encadrement du secteur de la santé en France. Les enjeux de ce débat à la fin du siècle sont éclairés par la lecture que donne Sophie Chauveau du fonctionnement du secteur des greffes d'organes : l'impératif de la rentabilité ne suffit pas à rendre compte des transformations de l'organisation hospitalière.
Enfin, dans la rubrique " Controverse ", Gabriel Galvez-Behar apporte une réponse historienne au débat lancé par la politiste Brigitte Caïd, dans le numéro 221 de la revue, autour de la pertinence de la notion d'opinion publique pour les sciences sociales, en interrogeant la démarche constructiviste et la dénonciation récurrente de l'illusion positiviste.