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Il y a seulement quelques années, on pouvait raisonnablement espérer une extension planétaire rapide de la démocratie. Aujourd'hui, les doutes nous assaillent de partout. Des régimes qui semblaient y avoir accédé basculent à nouveau dans la dictature (Russie), d'autres ne semblent pas près d'en sortir (Chine), des régions entières sombrent dans le chaos (Afrique, une partie de l'Amérique du Sud ou du centre, etc.).
Quant à la tentative d'exporter la démocratie par la force, en Irak ou au Moyen-Orient, elle pose au minimum problème. Face à cette régression des idéaux démocratiques, c'est notre manière même de les penser qui doit être interrogée.
La question n'est plus seulement de savoir si ces idéaux nés en Occident sont exportables ailleurs, universalisables, mais s'ils sont encore effectifs et vivaces en Occident même.
Et à quel degré. Pour certains, nous entrons dans une ère de barbarie douce, d'oligarchie ou de ploutocratie, mais aussi affaissées soient-elles, nos démocraties restent des démocraties. Pour d'autres, le couplage à peu près vertueux du marché et de la démocratie (fun appelant l'autre) est aujourd'hui épuisé nous serions désormais, en Occident aussi, sortis de l'orbe de la démocratie, et nos régimes n'auraient plus de démocratiques que le nom, la forme et la rhétorique.
Mais que sont-ils alors ? Un totalitarisme nouveau ? Un " globalitarisme " ? Autre chose encore ? Ce débat est infiniment complexe. Pourtant, il n'en est sans doute pas de plus essentiel et de plus urgent. Ce numéro du MAUSS tente de lui donner toute sa consistance.