Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Il est des œuvres qui semblent vouées à être réécrites sans fin. Ovide dans ses Métamorphoses réécrit les anciennes légendes grecques et leur...
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Il est des œuvres qui semblent vouées à être réécrites sans fin. Ovide dans ses Métamorphoses réécrit les anciennes légendes grecques et leur transfuse un sang nouveau. Ted Hughes (1930-1998), sans doute le plus grand poète de langue anglaise de son époque - et le plus viscéralement païen -, a osé un an avant sa mort ce sacrilège qui plus que tout autre geste lui semblait " urgent " : rendre à Ovide, dans une langue qui fût à la fois la sienne et la nôtre, le sang qui avec le temps était venu à lui manquer à son tour. Le sang et les humeurs charnelles, et toute la violence d'un désir déshabillé non de la faute mais de la honte de la faute. Que l'affaire lui ait paru urgente, il s'en explique ici en nous rappelant que ces contes sont nés au bord d'un gouffre historique : celui qui allait, peu après lui, engloutir le monde païen. Un trait qui les place, du coup, à l'aplomb direct de notre époque, elle-même tourmentée par ce que Cioran appelait " la fin de l'histoire ".
Il est des oeuvres qui semblent vouées à être réécrites sans fin. Ovide dans ses Métamorphoses réécrit les anciennes légendes grecques et leur transfuse un sang nouveau. Ted Hughes (1930-1998), sans doute le plus grand poète de langue anglaise de son époque et le plus viscéralement païen, a osé un an avant sa mort ce sacrilège qui plus que tout autre geste lui semblait "urgent" : rendre à Ovide, dans une langue qui fût à la fois la sienne et la nôtre, le sang qui avec le temps était venu à lui manquer à son tour. Le sang et les humeurs charnelles, et toute la violence d'un désir déshabillé non de la faute mais de la honte de la faute. Que l'affaire lui ait paru urgente, il s'en explique ici en nous rappelant que ces contes sont nés au bord d'un gouffre historique : celui qui allait, peu après lui, engloutir le monde païen. Un trait qui les place, du coup, à l'aplomb direct de notre époque, elle-même tourmentée par ce que Cioran appelait " la fin de l'histoire ".