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En partant d'une étude comparative des notions de pouvoir chez le politologue Bertrand de Jouvenel, d'oppression sociale chez la philosophe Simone Weil, de dominance chez le biologiste et neuropsychiatre Henri Laborit, l'auteur s'interroge : le pouvoir, l'oppression, la dominance ont certes pour cause la faculté que possède l'homme de se déterminer, de se perfectionner. Mais cette faculté ne le conduit-elle pas à devenir "à la longue tyran de lui-même et de la nature" comme l'écrit Jean-Jacques Rousseau ? La réflexion est accompagnée par trois écrivains de référence auxquels se sont joints des observateurs de la société contemporaine : philosophes, essayistes, chroniqueurs, journalistes, humoristes.
L'auteur cherche alors à déterminer les conditions requises pour que le pouvoir puisse s'exercer et permettre la vie en société tout en échappant à la fatalité évoquée par Rousseau. Après avoir constaté l'inéluctabilité de sa croissance, parce qu'il n'y a jamais pouvoir mais seulement course au pouvoir, il dénonce les méfaits d'un pouvoir trouvant sa justification dans la croissance elle-même ainsi que la dérive d'un pouvoir honteux et parvient à la conclusion suivante : pour éviter qu'il échappe à l'homme, il ne faut pas déconsidérer le pouvoir mais au contraire le réhabiliter en y voyant plus une fonction qu'un moyen, plus une obligation qu'une oppression, plus l'expression d'une volonté qu'une fatalité.
L'individu n'est vraiment libre qu'en logeant et exerçant un pouvoir en et sur lui-même, s'appartenant sans être prisonnier de soi. Il concilie ainsi l'homme et le pouvoir.