Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
"En la revoyant, je ne l'ai pas trouvée moins piquante qu'au cimetière ou que la première fois, chez ma sœur, et pas moins belle non plus. (...) Elle...
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"En la revoyant, je ne l'ai pas trouvée moins piquante qu'au cimetière ou que la première fois, chez ma sœur, et pas moins belle non plus. (...) Elle a la peau délicate, le teint clair, avec aux joues à peine une touche de rouge, rien qui puisse paraître déplacé chez une veuve. C'est là tout ce qui m'a frappé au premier abord, avec ses yeux et ses cheveux noirs ; le reste m'a été révélé peu à peu au cours de la soirée, jusqu'à l'instant de son départ (...) Après l'avoir observée quelques instants, voici ce que j'ai pensé d'elle. Je ne l'ai pas pensé tout de suite en prose, mais en empruntant un vers à Shelley : "I can give not what men call Love". Je me le suis dit en anglais, mais l'aveu du poète, je l'ai repris aussitôt en prose de chez nous, et avec une conclusion de mon cru : "Je ne peux donner ce que les hommes appellent Amour... et c'est dommage"." Ce journal du conseiller Aires est fait de petites touches ironiques sur le vieillissement, l'amour, l'ambiguïté des sentiments, l'abolition de l'esclavage ; des personnages forts le traversent, les descriptions peuvent paraître idylliques mais comme toujours chez Machado, quelque chose grince. "Derrière Garcia Marquez il y a Borges et derrière Borges, source et origine de tout Machado de Assis". Salman Rushdie.