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Un secret longtemps enfoui, des informations savamment écartées ont, depuis quarante-quatre ans éloignés Pierre-Olivier de sa recherche sur ses origines et sur un passé qui lui permettrait de savoir qui il est. En ce matin de juillet, l’humeur maussade, le bilan triste, il voit entrer dans son existence une libanaise au doux prénom de Samar. Une présence toute virtuelle toutefois, puisque cette inconnue dialogue avec lui via le Net.
Ce qui a retenu l’attention de cette dernière ? Le fait qu’il soit né au Liban, pays aujourd’hui effacé de sa mémoire, culture méconnue de lui, comme un voile jeté sur le passé, un non-dit qui perdure… Alors Samar questionne, veut comprendre les raisons d’une telle amnésie, obtient déjà quelques éléments sur la famille de Pierre-Olivier. Jusqu’à ce que celui-ci lui envoie un document qui s’avère riche d’informations et pourrait déverrouiller le passé… à partir de là, le dialogue électronique se modifie soudainement, la Libanaise n’acceptant de dévoiler ce qu’elle a appris qu’à un seul prix : que Pierre-Olivier remonte le temps jusqu’à son départ de Beyrouth.
à l’issue de cette introspection, elle le poursuivra jusqu’à ses premiers pas. Broumana jongle avec les thèmes, comme celui de la construction personnelle, de la distance qui crée le choc des cultures, mais aussi de l’attirance entre Orient et Occident,etc., et se situe au carrefour des influences, entrelaçant tout autant quête des origines que pacte digne des Mille et une nuits et de Schéhérazade… N’y a-t-il pas en effet quelque chose de la conteuse dans la personne du héros de ce roman qui, pour obtenir ce qu’il veut, doit dire, se dire et plonger en lui-même ? Ne décèle-t-on pas une vertu éminemment salvatrice à la parole – qu’elle soit autobiographique ou plus séductrice – à travers ces lignes dans lesquelles un homme se raconte ? Cette influence – voire cette filiation – ne ferait alors que renforcer ce retour vers l’Orient initié par un être qui pose sa vie à plat…
