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Cristallisation des superstitions et des croyances, insigne de prestige ou de gloire, voire instrument au service de la séduction, le bijou n'offre-t-il pas le résumé idéal de toute civilisation ? Il constitue aussi cet extraordinaire laboratoire expérimental dont s'emparent les artistes pour réinventer le monde. Qu'il soit en or ou en argent, en plumes, en nacre, en cheveux, en os ou en pierres précieuses, il est enfin cette mémoire des peuples dont les rites s'évanouissent plus vite que les formes ou les décors.
Mais s'il est un instinct qui, au-delà des aléas de l'Histoire ou des caprices des modes, demeure chevillé au corps et au coeur de tout être humain, c'est bien cette propension à se protéger, à se sublimer aussi. Parures pour attirer les bénédictions, parures pour se soigner, parures pour séduire les hommes et les dieux, mais aussi parures que l'on achète et que l'on vend au gré des fortunes qui se font et se défont.
