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" Seule l'action est la prérogative de l'homme, exclusivement ; ni bête, ni dieu n'en est capable, elle
seule dépend de la constante présence d'autrui " ; c'est ainsi que Hannah Arendt répond à sa manière
à la question " qu'est-ce que l'homme ? ".
Les ouvrages réunis dans ce volume sont tous consacrés à ce problème de l'action, dont ils élucident
à la fois la signification philosophique et les implications politiques.
Publiés entre 1958 et 1972, ils
sont postérieurs au premier grand livre de Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme (1951), qui
analyse la " nature humaine " au regard de ce phénomène sans précédent qu'est le totalitarisme. Et
ils en donnent en quelque sorte le contrepoint.
Hannah Arendt y montre ce qui, dans l'" humaine condition ", peut toujours être source de
résistance contre tous les processus de destruction dont le totalitarisme moderne représente une
forme paroxystique mais dont certains traits se retrouvent dans toutes les sociétés modernes.
Ces
quatre ouvrages s'appuient sur un travail philosophique considérable, tout en étant centrés sur les
questions " pratiques ", même lorsqu'ils proposent une interprétation d'ensemble de la science
moderne ou de la philosophie de l'histoire.
Alors qu'on la considère volontiers comme un des grands " philosophes politiques " du XXe siècle,
Hannah Arendt se voulait simplement " écrivain politique " ; elle refusait de se présenter comme
" philosophe " et a développé à plusieurs reprises une critique extrêmement aiguë de la philosophie
politique.
Or son oeuvre est nourrie d'une riche réflexion sur tous les grands classiques de la
philosophie politique, de Platon et Machiavel à Montesquieu et Hobbes. De plus, son style de pensée
et d'écriture politique, qui laisse une large place à la diversité des expériences et des opinions
présentes dans la vie politique " ordinaire " tout en posant les questions fondamentales, s'inscrit
pleinement dans la tradition de la philosophie politique, qui relie la discussion des principes à la
compréhension de l'expérience.
Pour comprendre l'originalité de cette position d'" écrivain politique ", les quatre livres réunis dans ce Quarto sont fondamentaux.
On y trouvera, d'un côté, dans La Condition de l'homme moderne et dans La Crise de la culture un exposé quasi systématique des principaux concepts développés ou inventés par Hannah Arendt et, dans De la révolution et dans Du mensonge à la violence, une analyse saisissante des tentatives modernes pour fonder et faire vivre la liberté politique, qui accorde une place particulière à l'expérience américaine.
De la Révolution a fait l'objet d'une nouvelle traduction intégrale. Ouvrage publié sous la direction de Philippe Raynaud, professeur de Sciences politiques à Paris 2.