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Du rebelle au révolutionnaire, du résistant au ministre du général de Gaulle, Malraux a vécu avec passion tous ces personnages.
Au fond, qui est André Malraux ? Un aventurier qui, à l'instar de son modèle, Lawrence, s'est transformé en justicier, un mythomane habité de rêves de grandeur, un agnostique avide de transcendance, ou davantage un humaniste en quête d'un mythe unificateur comme la fraternité virile ? Dans la vie, les femmes s'avèrent nécessaires à son équilibre.
Exemplaires, elles acceptent de s'effacer, c'est la rançon du génie. Il les évacuera de ses fictions. Les enfants encombrent, il fait son devoir de père, sans simagrées, ni familiarité. Lui-même rejette bien enfance et biographie !
Le romancier de l'apocalypse nous précipite dans une descente aux enfers digne des suppliciés de Goya pour convoquer la tragédie de la condition humaine. Conquérant de l'absolu, Malraux s'avère aussi un passionné de l'art, ce par quoi l'homme peut échapper au néant qui l'écrase.
Jeune, j'ai été fascinée par l'écrivain tragique qui rêvait de laisser une cicatrice sur la terre.
Au fil des années, mon intérêt pour l'homme et pour l'œuvre grandit, accentué, il est vrai, par plusieurs promotions d'étudiants, rêvant à leur tour de transformer un destin subi en un destin dominé, avec cette différence que leur quête d'absolu s'appuie sur les exigences de l'éthique musulmane dans laquelle ils ont été élevés.
J'ai cherché à faire re-découvrir au lecteur un homme de passion et de courage à travers son vécu transfiguré par une écriture qui vibre avec la même intensité.
Dans le filigrane de son œuvre romanesque et des écrits sur l'art, commentés, voire " revisités " par critiques et biographes, se dresse la stature d'un homme qui a fini par accéder au mythe.