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L'abbaye de Nyoiseau fut "fondée" en 1109 par un ermite du nom de Salomon, un disciple de Robert d'Arbrissel. Contrairement aux célèbres fondations de ce dernier, La Roë, et surtout Fontevraud, la communauté de Nyoiseau ne bénéficia ni de la protection des plus puissants du Moyen Age, ni d'un regard attentif de la part des historiens aux siècles suivants. Modeste en termes fonciers et seigneuriaux, dotée seulement d'une dizaine de prieurés, elle ne connut qu'un rayonnement limité.
Née comme Fontevraud, Notre-Dame-du-Nid-de-Merle (Ile-et-Vilaine), ou Etival (Sarthe), du grand mouvement érémitique de l'Ouest, elle mena néanmoins, pendant plus d'un siècle, une expérience religieuse et sociétale quasi unique, associant une communauté de femmes menées par l'abbesse, et un groupe d'ermites, de clercs et de frères à leur service. Elle tenta même de répandre son modèle en Anjou sous la forme de prieurés conventuels, tels ceux des Lochereaux ou de la Lande-aux-Nonnains.
Véritable utopie spirituelle et communautaire, elle n'en était pas moins pleinement intégrée aux réalités et à la société de son temps. Du Moyen Age à la Révolution, la mixité s'effaça, mais l'abbaye ne cessa d'évoluer et de s'adapter, entre autres lors de la Réforme et de la Contre-Réforme, comme le montrent les études approfondies de l'abbaye et de tous ses prieurés, aux plans religieux, humain, sociétal, territorial, paroissial, seigneurial, domanial, économique.
Jean-Claude Meuret, maître de conférences à l'université de Nantes à la retraite, qui étudie depuis 1988 l'archéologie et l'histoire des marges communes de Bretagne, Anjou et Maine a rencontré les sources de l'abbaye Notre-Dame de Nyoiseau dès sa thèse. Il travaille à leur édition depuis plusieurs années, bénéficiant pour leur établissement des contributions de Franck Tessier, Chantal Reydellet et Danielle Meuret.
Il propose un ouvrage de 622 pages dont le coeur est constitué de 285 actes (292 p.), pour la plupart inédits, établis à partir de copies du XVIIIe siècle conservées à la Bibliothèque nationale de France, ainsi que d'originaux des Archives départementales de Maine-et-Loire. Afin de les rendre accessibles à tous, chercheurs médiévistes, mais aussi historiens non latinistes, et curieux du passé de l'Anjou, tous les actes latins ont été traduits et accompagnés d'importantes analyses.
Pour faciliter la recherche, ils sont accompagnés de trois index des lieux, personnes et matières très détaillés (120 p.). De plus, ils sont précédés d'une étude historique approfondie (188 p.), dotée d'un cahier de figures originales en couleurs de 20 p. (cartes, plans et photos). Au travers du prisme des thèmes de l'histoire médiévale les plus actuels, cette étude propose un regard neuf sur une abbaye tout aussi originale que méconnue.
