En cours de chargement...
Chacun s'accorde à reconnaître que le mérite est le seul critère légitime de distinction. Et pourtant, à l'examen, l'exigence de traiter chacun selon son mérite se révèle ambiguè, peu praticable et même dangereuse. La valeur morale du mérite n'est pas moins incertaine. On ne qualifiera pas de méritant celui qui agit par bienveillance, par passion ou par souci de venir en aide à son semblable. Or, le rejet du mérite n'est jamais dépourvu d'arrière-pensées politiques.
Mais alors, sur quels principes faut-il étayer la valeur qu'on lui reconnaît spontanément ? Martine Lucchesi, agrégée de philosophie, est maître de conférences à l'I. E. P. et professeur en classes préparatoires.