Sampiero de Bastelica (v.1498-1567) - dit Sampiero Corso ou Sampieru Corsu - est, avec Paoli et Napoléon, le plus célèbre des Corses. Beaucoup de choses ont été écrites sur lui. Sérieuses ou inventées. Aucune publication cependant n'est allée aussi loin dans la quête et l'exploitation scientifique des documents d'archives. Pour la première fois, une biographie replace Sampiero dans sa famille d'origine jusqu'alors inconnue. Pour la première fois, ce livre répond à des questions jusqu'alors pendantes : en 1536, François Jet voulait-il user de Sampiero pour assassiner Charles Quint ? En 1564, Catherine de Médicis a-t-elle ordonné le meurtre de Vannina d'Ornano par son vieil époux Sampiero ? Mercenaire au service des Médicis, de l'Empereur puis des Valois, capitaine, colonel, colonel-général, Sampiero fut - avant tout un soldat. Ambassadeur auprès de Soliman le Magnifique, présent au couronnement du pape Léon X, aux noces d'Henri II comme à la cour du sultan, connu de Rabelais, de Du Bellay, de Brantôme ou Montluc, Sampiero est beaucoup plus que le légendaire "roi des Corses" (ainsi l'appelait-on de son vivant à Alger). Il est l'une des figures les plus troublantes du "beau XVIe siècle". Troublante, parce qu'en ces temps où "l'incroyance" semblait ne pouvoir exister, il servit le Très Chrétien, allié à Barberousse, cherchant à mettre au service de son épée le Turc comme le Chrétien, le Corse catholique, comme les Luthériens ou les Vaudois. Neveu de mercenaires, père et grand-père de maréchaux de France - les maréchaux d'Ornano -, Sampiero est un personnage hors du commun. Ce livre a pris le parti, difficile mais réussi, de substituer au "mythe" Sampiero un autre portrait du "héros" : celui d'un homme de chair et de sang, celui d'un " chef " moins insulaire qu'on ne le croit et, finalement, beaucoup plus européen.
Tous deux universitaires, Antoine-Marie Graziani et Michel Vergé-Franceschi ont publié nombre d'ouvrages sur la Corse où tous deux ont leurs racines. Les Tours littorales, la Description de la Corse, la Chronique de la Corse, la Corse génoise ou encore la Corse vue de Gênes ont fait connaître Antoine-Marie Graziani, co-lauréat du Prix du Livre corse 1992 pour la publication des Feux de la Saint-Laurent. Son Histoire de Corse et ses ouvrages d'Histoire maritime ont valu à Michel Vergé-Franceschi d'être lauréat de l'Académie de marine et de l'Académie française.