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Cathédrale philosophique, la Critique de la raison pure (1781, 1787) n'avait pas connu de traduction française entièrement nouvelle depuis près d'un siècle. Il fallait rendre sa jeunesse à une oeuvre qui demeure présente dans la réflexion contemporaine comme un sommet inégalé. Identifiant l'oubli de la finitude comme le ressort des illusions d'un savoir absolu, Kant développe ici la première déconstruction systématique de la métaphysique spéculative.
Pourtant, parce que son oeuvre majeure fonde aussi la perspective d'un usage légitime de la raison après sa critique, les exigences intrinsèques de la rationalité y conservent un sens pour une humanité reconduite à l'épreuve de sa condition. Ainsi la démarche kantienne se démarquait-elle par avance de toutes les critiques antirationalistes du discours rationnel. La Critique de la raison pure ouvrait la voie, non à une destruction périlleuse de la raison, mais à sa transformation postmétaphysique.
En ce sens, elle continue d'offrir à la modernité philosophique un autre destin que celui qui la conduisait vers l'affrontement stérile de la spéculation et de sa simple dénégation.
Un" Kant-à-soi" raisonnable?
Sur quoi la connaissance se fonde t elle ? De quoi la raison et l'entendement sont-ils le nom et comment s'articulent ils ? Une vraie science est-elle possible et si oui, qu'est ce qui atteste de sa validité ? Cela pourrait se résumer en termes kantiens à : un jugement synthétique a priori est-il possible (en gros, c'est quoi les maths, par rapport à la logique...) ?
236 ans après sa parution, la Critique de la Raison Pure de Kant est loin d'avoir livré tous ses secrets. Un monument de la pensée qui prouve qu'une petite promenade quotidienne, toujours la meme pour Emmanuel, peut ouvrir l'esprit bien plus que tous les tours du monde ( polluants, souvent, en plus...)....