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Renouveler l'offre politique est l'oeuvre d'un citoyen ordinaire. De cette " réflexion pour moi-même " jetée sur le papier avant l'élection présidentielle de 2012, on a gardé la forme brute, sans rien changer au texte. Crise du socialisme et des grands partis institutionnels, montée des populismes, fatigue démocratique, impasses européennes : l'ouvrage pointait déjà ces aspects de notre vie politique, en les replaçant dans une assez longue durée.
Il éclaire aussi l'actualité. La campagne d'Italie d'Emmanuel Macron étonne les badauds et surprend les commentateurs. Eclatante dans son exécution, l'entreprise est cependant moins extraordinaire qu'il n'y paraît. Depuis longtemps s'opérait une convergence " de droite et de gauche " dans une politique dominante – autoproclamée progressiste – structurée autour d'un européisme constructiviste et d'un libéralisme économique plus dévoyé qu'ultra ou néo.
La recomposition politique amorcée marque le triomphe momentané du " cercle de la raison ". Pleine de sens, elle est cependant très incomplète. La démocratie doit marcher sur deux jambes ; les défis auxquels la société française est confrontée doivent conduire à l'expression d'une alternative sérieuse et crédible à la politique dominante, alternative qui ne peut être que " de droite et de gauche ".
L'omelette a été amputée de ses deux bouts : il faut maintenant la retourner. Les propositions de l'auteur n'avaient pas la prétention ridicule d'être un programme mais une amorce de discussion. La défaillance des élites politiques et intellectuelles fait que ce voeu ardent de rééquilibrer la recomposition politique est plus que jamais d'actualité.