Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Un récit autobiographique poignant sur les difficultés inhérentes à une vie hors norme. Entre l'hôpital (Aurélie Bélair souffre d'une malformation...
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Un récit autobiographique poignant sur les difficultés inhérentes à une vie hors norme. Entre l'hôpital (Aurélie Bélair souffre d'une malformation cardiaque), et l'école, l'auteur dévoile l'aridité des rapports sociaux entre " normaux " et " pathologiques ". D'où la naissance d'un autre handicap, celui-ci d'ordre identitaire. Ainsi s'inscrit en filigrane d'une part un hommage vibrant rendu aux témoins de son existence, et d'autre part une critique percutante de la norme sociale. On sait qu'il n'est pas évident d'affronter sa mémoire. Elle est d'ailleurs - pour un célèbre philosophe allemand - l'obstacle qui s'immisce entre soi et le bonheur. Or l'auteur use ici de l'écriture en tant que celle-ci sert d'exutoire. C'est pourquoi pour Aurélie Bélair, la mémoire est l'outil salvateur qui nourrit le désir de vivre de son hôte. Ainsi le souvenir s'invente réceptacle pour les défunts. Réceptacle à double utilité : participer à la construction de soi, et préserver en ce sens la vie à travers la réminiscence... Dès lors cette dernière devient la clef de voûte du processus compassionnel, et il faut admettre que c'est là toute la force du récit : rendre l'étranger compatissant, comme si la frontière entre la familiarité et l'étrangeté n'émergeait qu'avec le respect de la norme sociale.