A l'occasion des cinquante ans de la mort d'Hermann Hesse, les éditions Calmann-Lévy rééditent La leçon interrompue, recueil de six textes ayant pour thème l'enfance. Bien qu'il ait écrit certaines nouvelles aux alentours de vingt-cinq ans, et d'autres quarante ans plus tard, la parenté entre elles est indéniable, toutes imprégnées de nostalgie et du besoin de décortiquer ses souvenirs, pas forcément pour approcher la vérité, qui est fugace lorsqu'il s'agit de faits anciens, mais pour « capter l'une de ces milliers d'images, lui donner une forme, la faire passer dans l'écriture,
ajouter à tant d'autres une page de souvenirs, c'est une entreprise que les années ont certes rendue toujours plus difficile et plus pénible, mais non moins attirante. » Et plus les souvenirs sont lointains, plus l'enjeu est grand pour l'auteur de redonner une forme à des réminiscences à demi-effacés, mais qui lui sont précieuses, dans la solitude où il se plaît à vivre.
Du souvenir d'un camarade de jeux trop tôt disparu, au récit de la rencontre d'un mendiant dans une rue de la ville où il habite, de l'évocation d'une prairie fleurie et semée de papillons, à celle d'une salle de classe, l'art de la description est admirable, et même les digressions envoûtent le lecteur par leur charme nostalgique. J'ai aimé en particulier l'Histoire de mon Novalis, dans lequel Hermann Hesse, grand bibliophile, retrace les tribulations d'un livre qui avant d'être entre ses mains, a eu différents propriétaires. Il se trouve que l'auteur les a connus plus ou moins, et peut donc imaginer grâce à des indices ténus, annotations, dédicace, trace entre ses pages, le parcours de ce livre... Passionnant !
Une belle réedition de Nouvelles.
Pour leur rentrée littéraire 2012, les éditions Calmann Lévy ont eu la bonne idée de se pencher sur les textes de Hermann Hesse et de nous offrir une réédition de cinq nouvelles écrites entre 1896 et 1949.
Ces textes sensibles s'égrainent au fil de la vie de l'auteur. On y rencontre son enfance, ses souvenirs d'écoliers, ses jeunes amis, ses enseignements. Le portrait de son père dans "Le Mendiant" est saisissant de justesse. Toujours en quête de vérité, Hermann Hesse s'inspire de la Nature pour peindre à petites touches ses réminiscences mais aussi pour nous parler de la joie qu'il rencontre dans ses lectures et dans son processus d'écriture.