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Ce volume est le résultat du travail de l'atelier VII du programme international de recherches Origins of the Modern State, organisé sous l'égide de la Fondation européenne de la Science. L'objectif de ce programme, qui a regroupé pendant quatre ans une centaine de spécialistes originaires d'une vingtaine de pays différents, est d'offrir une interprétation neuve dans une perspective comparative européenne, embrassant la longue durée et réunissant des spécialistes de diverses disciplines (histoire, philosophie, histoire de l'art, sciences politiques, histoire du droit et sciences juridiques), d'un processus crucial pour l'histoire de l'Europe, à savoir les différents aspects de la formation de l'Etat du XIIIe au XVIIIe siècle.
Que l'" imaginaire " - représentations mentales et imagerie correspondante - soit une dimension constitutive du politique n'est plus aujourd'hui à démontrer. L'étude de la production et du fonctionnement des imaginaires monarchiques s'impose à l'historien de l'Etat moderne comme une nécessité nouvelle et fondamentale. Iconographie, propagande et légitimation s'interroge sur l'invention d'un discours figuratif de l'Etat, commun aux princes laïcs comme ecclésiastiques, notamment la Papauté.
A partir de la Renaissance se mit en place une double imagerie monarchique, l'une traditionnelle, chrétienne, et l'autre nouvelle, héroïque, antiquisante et laïque. Ce sont leurs interférences et leurs effets induits qui sont examinés ici : quelles significations, mais aussi quels destinataires et quelle réception, donc quelle efficacité ? Dans quels espaces publics (le territoire, la ville, la place) ou privé (le château), à quelles occasions (sacres, entrées royales, fêtes, funérailles ...
), sous quelles formes (portraits d'Etat, statuaire, défilés ... ) cette rhétorique des images a-t-elle été mise en œuvre ? En quoi enfin le crépuscule des images symboliques au XVIIIe siècle fut-il un signe de la délégitimation des pouvoirs de la première modernité ?