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Un jour que Beethoven prenait le thé dans une famille viennoise, on en vint à parler de Mozart. "Quel opéra de Mozart préférez-vous?" Tout le monde attendait Don Giovanni, le plus réputé à l'époque, "La Flûte enchantée", répondit Beethoven qui ajouta, levant les mains au-dessus de la tête et prenant les cieux à témoin : "O Mozart !". Et pourtant, les dix dernières années de la vie viennoise de Mozart ont été particulièrement étranges et tragiques : brillantes au début, pauvres et négligées du public à la fin.
Les conditions de ce déclin sont un des grands mystères mozartiens. La correspondance atteste la volte-face du public viennois. Déjà, en avril 1788, il avait lancé une souscription pour trois nouveaux quintettes à cordes... La même année, c'était aussi l'été des trois plus grandes symphonies du siècle : K 543, K 550 et 551. Les oeuvres de Mozart étaient alors de purs miracles, mais personne à Vienne n'en voulait plus.
La plupart des gens trouvaient sa musique trop difficile et pourtant La Flûte enchantée, composée au cours de l'été 1791, populaire et savante à la fois, est pour beaucoup le chef d'oeuvre du compositeur. Il s'agit en tout cas assurément d'une oeuvre testamentaire, ultime opéra achevé quelques semaines avant sa mort par un Mozart à l'acmé de son génie. C'est dans ce contexte d'intense créativité, mais aussi de fin d'existence, qu'Olivier Bellamy obtient de Mozart une série d'entretiens.
Très loin des contrevérités du film Amadeus, nous découvrons ici le quotidien d'un génie. Quelques 600 opus, dont nombre de chefs-d'oeuvre, composés au cours d'une existence de 35 ans.