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Ces mémoires de Marie-Claude Radziewsky, de toute évidence, ressortissent d'une manière ou d'une autre, à la tradition autobiographique occidentale. Mais loin de se conformer aux pratiques solipsistes de cette tradition, cette autobiographie met, non pas une subjectivité centralisante et territorialisante à l'avant du texte, mais plutôt le processus historique dans toute sa complexité. Le lecteur averti remarquera que, dès les premiers paragraphes, nous sommes projetés dans l'Histoire avec la saga de cette famille très particulière ; ainsi nous sommes témoins de toutes les tribulations des membres de cette famille à travers des continents, des pays, des langues et des cultures différentes.
La texture formelle de cette mini-autobiographie est parsemée de bout en bout d'une multiplicité d'autres récits, constituant toutes les péripéties des hommes et des femmes que Maître Radziewsky avait défendus au cours de ces longues années. Et pour nous, lecteurs de textes autobiographiques, le message est assez clair : le récit d'une vie individuelle, quelle qu'elle soit, passe par la totalité synthétique de tous les récits de tous les êtres qui, de près ou de loin, ont affecté la conscience narratrice.
Ce qui veut dire, évidemment, que le sujet énonciateur ne coïncide jamais avec lui-même et que l'appréhension d'un soi est le produit de la rencontre avec la pluralité des consciences qui communiquent avec lui. La définition d'un être demeure toujours extérieure à lui. C'est que le rôle social et historique vient avant les petits faits idiosyncratiques d'une vie individuelle. Là est le véritable message de ces mémoires.