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La création des départements, des arrondissements et des cantons, dotés de représentants des citoyens, fut le cadeau de Noël fait aux Français par la Révolution en décembre 1789. Belle réponse à leur demande de simplification de l'organisation administrative obsolète de l'ancien Régime. Comment, le conseil général, conçu, à la fois, comme une forme d'émancipation territoriale et comme un instrument privilégié du pouvoir central, a-t-il pu aboutir, au terme d'une longue marche de plus de deux siècles, à une décentralisation, plus démocratique mais aussi complexe ? Le passé du département de la Loire témoigne de cette anomalie avec singularité.
Il a connu les affres d'une évolution aussi hésitante que surprenante, comme l'assassinat de son préfet en 1871. Son origine tardive, à partir de la division de celui de Rhône et Loire, comme le choix de ses chefs-lieux successifs, renvoie à ce destin singulier. Les personnalités emblématiques qui ont fait cette histoire annoncent l'avènement d'un conseil, général telle que nous la connaissons depuis la IIIe République et dont Antoine Pinay reste une figure remarquable.
Dans un département tout en longueur, où Roanne pouvait se sentir délaissée, le choix de Saint-Etienne, déjà étudié par son auteur dans une trilogie consacrée à l'expansion fulgurante de ce bassin industriel, manifeste aussi bien l'emprise de l'Etat qu'un affranchissement progressif et relatif des territoires.