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Qu'est-ce qui nous retient dans cette éternelle posture poétique du chant d'amour ?
Peut-être, justement, comment cette tension en appelle à l'origine de la langue - puisque déjà cette forme présente dans l'origine, et se rejouant jusqu'à nous en emportant dans notre présent les vieux textes. Tension alors armée, lourde de l'effort du temps -« Buée de buées, a dit le Sage des Cinq Rouleaux. »
Et puis la présence de la mer, son ampleur, sa violence - « Cette immensité qui arrondit la terre.
Qui nous fait tourner et retourner l'un sur l'autre au ras des herbes qui volent. »
Enfin la prose et les corps, prose des corps, bouleversement du poétique par la mise en prose, chaque ensemble de phrases comme un bloc rude - « Il y a dans la nuit ton cri. Tu le répètes au moins trois fois. Je ne l'entends qu'en m'affolant. Tu cries avec les étoiles. Tu cries avec ton ventre qui déchire. Je dors dans la surdité de l'écrasement. »
La voix et la densité de Serge Ritman sont amplement repérées, pour chacun de nous, via ses livres au Tarabuste, à l'Amourier.
Le pari désormais que notre diffusion immatérielle peut honorer aussi le verbe de seule poésie.
Ben-Ami Koller (Lien -> http://www.benamikoller.com/) (merci à Annick Dollo-Koller pour l'autorisation amicale).