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Ceci est le premier opus de la série Sold de Jason Crow. Jason Crow est un auteur de nouvelle érotique et un artiste de comic book.
Extrait :
Nathaniel n'a pas le profil d'un enfant de la rue. (...)
Nathaniel a vécu les douze premières années de sa vie auprès de sa grand-mère, heureux et aimé, jusqu'à ce qu'elle tombe malade et meure à l'âge de soixante quinze ans d'un cancer. Ensuite ? Personne n'a voulu de lui, enfin, c'est ce que je peux conclure de son arrivée dans un bordel des mauvais quartiers de Blackview.
Cela n'a rien de trop surprenant. Les orphelinats sont pleins et généralement mal fréquentés.
Comment exactement un enfant de douze ans a pu atterrir sur le trottoir ? Je n'en sais rien et je ne suis pas sûr de vouloir le savoir. Je ne poserais pas la question à Nathaniel, cela ne servirait à rien. Comme tous les autistes, Nathaniel vit dans son monde et les années d'abus aux mains d'hommes beaucoup plus âgés que lui, souvent brutaux et abusifs, n'ont pas amélioré son état.
Quand je l'ai rencontré, je sortais moi-même de l'enfer, ayant été acheté par un homme riche qui me traite comme son petit frère. Je voulais aider à mon tour quelqu'un, sortir une personne, n'importe qui, de ce bouge infâme.
En voyant Nathaniel, je sus immédiatement que c'était lui que je voulais.
Lorsque je suis entré dans sa chambre pour lui parler, j'ai tout de suite remarqué les bleus, les marques de griffure sur son corps menu.
J'ai vu la douleur dans son regard habituellement inexpressif, j'ai vu la colère, la rage dans sa façon de serrer les dents et de se tenir loin de moi. Du sperme mêlé de sang coulait encore entre ses jambes et je me rappelais alors ma première nuit. J'avais dix ans lorsqu'on acheta ma virginité et qu'un soûlot du quartier me prit de force en me disant que j'avais les plus beaux putains d'yeux verts qu'il ait jamais vu.
A présent âgé de dix neuf ans, je regardais le garçon qui s'allongeait en tremblant sur son lit défait. Il ne dit pas un mot, ne parla même pas argent. Il n'en eut pas besoin: on m'avait dit à l'entrée qu'il me faudrait payer 20 000 dollars pour l'avoir de manière permanente et que si ce prix me rebutait, c'était 20 euros la pipe.
On m'avait aussi dit que si je ne consommais pas, il n'y aurait pas d'achat possible.