« Qui aurait besoin d'un excellent avocat si la justice était fiable ? » assumait Hubert Estienne le prof d'Adrien Finden à la faculté d'Assas. Des années plus tard, cet étudiant remarqué est devenu un pénaliste non moins remarqué, cador du barreau et requin aux dents longues. Il a tout pour lui.
Ça roule jusqu'au jour où il est amené à défendre Bruno X, un routier accusé de trafic international de drogue et dénoncé par une mule qui lui met tout sur le dos. (Ha Ha Ha)
Comment et pourquoi, ce sera au narrateur de vous le dévoiler…si vous lisez le livre, bien sûr.
Revenons
aux propos d'Antoine Paje (avec un J), il traite de la réussite et des échecs et de leur retentissement sur notre vie.
La culture de la réussite constitue en effet un frein au développement des initiatives, à tel point que dans la Silicon Valley une Convention des plantages (FailCon) tente de réhabiliter l'échec en cela qu'il permet d'évoluer alors que la « réussitophilie » (je viens d'inventer ce terme) conduit à la routine.
C'est ce qui arrive à Adrien, il évite tout ce et tous ceux qui pourraient nuire à sa carrière. de fait il ne vit pas avec les autres, il vit pour lui.
Il « snobe » ses parents issus d'un milieu modeste, et a perdu de vue sa tante Catherine qui n'arrête pas de produire des aphorismes frappés au coin du bon sens :
« Il existe trop d'autruches dans ce monde, mais plus assez de sable. » disait sa tante Catherine
« le visage mou du faux cul avec son sourire de raie des fesses. »
« Faute de grives on mange des merles. »
Ce faisant il oublie l'enseignement humaniste de son prof Hubert d'Estienne et ses mises en garde :
« La déraison de l'espoir, cet antalgique très addictif. »
« Les chagrins pour l'autre sont une des plus éclatantes manifestations de notre humanité, de notre belle fragilité. de notre âme, de notre esprit, qui saignent puis tentent de vivre à nouveau, plus ou moins vite, plus ou moins bien. »
Quand la machine se dérègle, je ne vous dévoile ni comment, ni pourquoi, il constate avec le narrateur que se cacher n'arrange rien, « Non, ça ne s'arrange jamais parce qu'un grain de sable c'est très résistant. »
Adrien en vient à douter et quand il est suspendu par le barreau, il s'interroge sur le sens de sa vie « Quel était le véritable but de ce que j'ai produit jusque-là ? Tout cela pourquoi ? »
Comme dit le narrateur, « Finden s'obligea à la lenteur ».
Le livre de Paje est à mi-chemin entre le roman et le livre de conseils qui pourrait s'intituler « comment donner un sens à ma vie » ?
La partie narrative, le début du roman est joyeuse, lumineuse, bourrée de formules drôles, puis lorsque Adrien prend la parole pour s'interroger, le style devient plus lourd plus imprégné de « Je » et donc moins convaincant.
Malgré cette remarque, j'ai bien aimé ce roman pour son optimiste et sa volonté de convaincre que si l'on veut on peut.
Une illustration de la devise de la famille Estienne : « Maîtres de nos vies et à la Grâce de Dieu »
Le titre illustre tout à fait le propos du livre : Seul celui qui se perd se retrouve un jour
décévant
Une histoire qui ne m’a pas marquée, perdue dans la masse des feel goods malgré un titre prometteur! J’apprécie pourtant cet auteur mais son personnage n’a pas su me séduire. Pas d’originalité, des vérités connues depuis longtemps et une histoire banale
Je suis déçue