Je ressors perplexe de cette lecture, c’est le moins que je puisse dire. Depuis sa parution, j’ai été intriguée par le résumé et les différents avis lus ça et là. J’étais curieuse car je n’arrivais pas à cerner de quoi il en retournait ni si ça me plairait. Quand je l’ai commencé, j’ai eu du mal à m’intéresser à l’histoire. Le roman se découpe en plusieurs parties et les narrateurs se succèdent, présentant plusieurs visions de la vie dans l’Intraville et des disparitions des jeunes garçons. Le premier à prendre la parole est Morrison, l’unique flic, qui
cache pas mal de choses et est un homme paumé avec sa femme alcoolique. J’avais du mal à me concentrer sur son récit, le style me semblait trop concentré tout en se voulant lyrique. Heureusement, quand Léonard prend la parole, mon intérêt s’est éveillé et les pages ont commencé à se tourner. Les passages sur la littérature, notamment sont magnifiques.
Malheureusement, si mon intérêt s’est maintenu tout du long, je dois avouer que la fin me laisse dubitative et que son sens m’échappe totalement. C’est très frustrant ! Car lire un roman passionnant, très bien écrit, dont les personnages sont excessivement bien campés et ne pas comprendre la fin est des plus désappointant. J’imagine qu’il faut y trouver une explication biblique ou du moins métaphysique ? En tout cas, les évocations à certains passages de la Bible ou le dénouement peuvent le laisser penser. Mais mes connaissances sont trop pauvres en ce domaine pour me positionner.
Un roman caméléon
C'est un roman caméléon qui offre aux lecteurs différentes facettes.
Il peut se lire comme un roman d'anticipation. Il décrit une banlieue miteuse polluée par une usine chimique laissée à l'abandon, et dont la pollution est amplifiée par la cupidité et l'indigence de l'action des politiques.
Il peut se lire comme un roman policier. Des adolescents disparaissent dans l'indifférence générale tandis qu'un shérif se laisse corrompre.
Il peut se lire comme une éducation sentimentale, celle d'un adolescent solitaire, personnage le plus attachant du roman, rat de bibliothèque découvrant la littérature en autodidacte, le sexe sans amour et l'amour sans réciprocité.