Jacques Bablon fait dans le roman noir haut en couleurs : son premier roman tirait sur le bleu - "Trait bleu" laissa d'ailleurs une marque indélébile dans le couloir du polar - et voici que le second, penche cette fois pour le rouge. Avec "Rouge écarlate" Bablon confirme son incroyable talent à croquer des personnages repassés à l'encre de Chine. C'est vrai qu'il écrit dans une langue qui vous pète les lèvres et vous explose les pommettes , faut bien reconnaitre qu'on se fait pas mal secoué dans la bagarre. A croire que cet ancien du 9.3 pense que récit est synonyme de ring et
, fraise sur le gâteau, le bonhomme ne vous propose ni protège dents, ni bassine pour cracher votre sang. Alors disons le carrément, on ressort de ses romans un peu étourdi et franchement hors service.
Bablon écrit dans la catégorie des super lourds et quand il vous envoie une droite, elle vous met direct au tapis... Si vous aimez ses romans, vous êtes un tantinet masochiste du côté littéraire. Cette question étant complètement éclaircie, vous avez deux options : vous commencez une longue et incertaine psychanalyse ou vous attaquez le second opus de notre distributeur d'uppercuts.
"Rouge écarlate" commence tambour battant comme une folie furieuse avec la jolie Salma qui se retrouve embarquée dans une triste affaire à son corps défendant. Elle a d'ailleurs une curieuse manière d'apprêter les fraises dès le premier chapitre. Disons que c'est une fille avec de la personnalité, beaucoup de personnalité. La suite du récit va à peu près aussi vite qu'une Formule Un sur le circuit du Castelet. Bablon n'est pas du genre trainard, les phrases sont courtes, nerveuses, brutales comme une balle qui entre dans un crâne. Cette nervosité se retrouve dans le style âpre et sans ostentation de l'écrivain, un style où l'intelligence suinte comme la graisse d'un vieil engrenage. Il y a du métier dans son traitement de l'écriture. Bablon possède sa propre grammaire, rebelle et agressive, taillée pour ce Rodin du polar.
Salma a une histoire avec de mauvais croisements. Elle va devoir courir vite et faire les bons choix. Mais à la fin c'est le lecteur qui a perdu son souffle. On en redemande. Allez Bablon ! On attend le prochain en couleur ! Jaune cette fois ?
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Jacques Bablon fait dans le roman noir haut en couleurs : son premier roman tirait sur le bleu - "Trait bleu" laissa d'ailleurs une marque indélébile dans le couloir du polar - et voici que le second, penche cette fois pour le rouge. Avec "Rouge écarlate" Bablon confirme son incroyable talent à croquer des personnages repassés à l'encre de Chine. C'est vrai qu'il écrit dans une langue qui vous pète les lèvres et vous explose les pommettes , faut bien reconnaitre qu'on se fait pas mal secoué dans la bagarre. A croire que cet ancien du 9.3 pense que récit est synonyme de ring et , fraise sur le gâteau, le bonhomme ne vous propose ni protège dents, ni bassine pour cracher votre sang. Alors disons le carrément, on ressort de ses romans un peu étourdi et franchement hors service.
Bablon écrit dans la catégorie des super lourds et quand il vous envoie une droite, elle vous met direct au tapis... Si vous aimez ses romans, vous êtes un tantinet masochiste du côté littéraire. Cette question étant complètement éclaircie, vous avez deux options : vous commencez une longue et incertaine psychanalyse ou vous attaquez le second opus de notre distributeur d'uppercuts.
"Rouge écarlate" commence tambour battant comme une folie furieuse avec la jolie Salma qui se retrouve embarquée dans une triste affaire à son corps défendant. Elle a d'ailleurs une curieuse manière d'apprêter les fraises dès le premier chapitre. Disons que c'est une fille avec de la personnalité, beaucoup de personnalité. La suite du récit va à peu près aussi vite qu'une Formule Un sur le circuit du Castelet. Bablon n'est pas du genre trainard, les phrases sont courtes, nerveuses, brutales comme une balle qui entre dans un crâne. Cette nervosité se retrouve dans le style âpre et sans ostentation de l'écrivain, un style où l'intelligence suinte comme la graisse d'un vieil engrenage. Il y a du métier dans son traitement de l'écriture. Bablon possède sa propre grammaire, rebelle et agressive, taillée pour ce Rodin du polar.
Salma a une histoire avec de mauvais croisements. Elle va devoir courir vite et faire les bons choix. Mais à la fin c'est le lecteur qui a perdu son souffle. On en redemande. Allez Bablon ! On attend le prochain en couleur ! Jaune cette fois ?
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)