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"Nous les oiseaux que tu charmes toujours du haut de ces belvédères" lançait André Breton dans son hymne au "Facteur Cheval" (1932) en évoquant le bund surréaliste rassemblé autour de l'architecte-oiseleur du Palais Idéal de Hauterives. Animateur et partie prenante de ce "nous" icarien démarqué de la démiurgie aéronautique ambiante, Paul Eluard alias Eugène Grindel - son état civil réécrit "grain-d'aile" - a lui-même intégré jusqu'à la sublimer dans son œuvre 1' "ornithologie passionnelle" qui a aimanté sa vie historiquement située autant que son parcours poétique, sans équivalents à l'intérieur du groupe.
Claude Maillard-Chary a voulu restituer au plus près les jalons de cet itinéraire original, fomenté dès l'enfance. Des mots aux images et aux figures, le circuit de reconnaissance des métamorphoses lui a permis de discerner dans la mouvance surréaliste indûment massifiée, loin du culte des machines et de l'antiphysis hérités en bloc de l'esthétique fin de siècle, le profil mémorable et toujours incandescent du poète, le seul peut-être dont la naissance à l'Age d'homme ait fait problème à l'heure des sommations du message automatique et du diktat de l'Inconscient, en proie aux convulsions de son époque et aux pesanteurs ataviques de ses attachements.