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Que signifie la trace laissée, celle qui demeure, fragment de soi, fixé pour l'éternité ? Contour d'un instant devenu hors-soi, peut-on s'en délester, s'en éloigner ? Doit-on en cultiver l'absence, ou au contraire, remplir cet espace devenu vacant ?
Cette ouvre dramatique fait suite à la première pièce de Clotilde Escalle, "De mémoire d'Alice".
Extrait :
Jeanne.
Je la sens partout. Je la sens sous la peau, sous les ongles.
Je la sens pousser sous le visage. Elle dépose son mouvement sur les rideaux. Contre mes cuisses, la nuit. Ce frisson, c'est elle. Partout, elle est partout.
Clémence.
Sur la route poussiéreuse. Enveloppée de chaleur, de fièvre. Je suis sur cette route, je viens, je ne peux pas m'en empêcher.
Jeanne.
Elle vérifie toutes les choses sous ma main. Toutes les choses de cette maison. Elle caresse la boîte à couture, elle vient baiser de son frisson les photos.
Les photos ne sont pas rangées, les photos d'elle vivante, d'elle et lui vivants.
Clémence.
C'est comme une écorchure.