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« La fin du monde, le début de tout » ainsi dit la devise d'Ushuaia. C'est dans ce bout du monde, entourés de glaciers, d'icebergs à la dérive, au coeur des eaux froides de l'Antarctique, que Deb Gardner et Keller Sullivan se sentent chez eux. Chaque année durant quelques semaines, occupés à étudier les manchots empereurs ou les Adélie, Deb et Keller échappent aux chagrins de leurs vies et trouvent ensemble la consolation.
Mais l'Antarctique, comme leurs amours fugaces, est fragile et menacé. Une nouvelle saison commence. Deb s'apprête à jouer les guides touristiques pour les passagers en mal de sensations fortes du Cormoran, le ferry qui la conduit à la station de recherches. Seulement, cette année, Keller n'est pas à bord au moment de lever l'ancre. Peu après, le Cormoran reçoit un signal de détresse de l'Australis, un bateau de croisière en peine au milieu de l'océan et bientôt prisonnier des glaces.
Ils n'ont d'autres choix que de se porter à son secours. Midge Raymond nous entraîne au coeur du continent blanc, un territoire d'une beauté âpre où le moindre faux pas peut avoir des conséquences tragiques. Un voyage aussi inoubliable et envoûtant qu'une aurore australe.
RECOMMANDÉ PAR CULTURE-CHRONIQUE
“Mon dernier continent” de Midge Raymond est une oeuvre romanesque du bout du monde qui nous parle d’une terre lointaine où le silence est parfois interrompu par un vent à rendre fou. Deb et Keller se retrouvent chaque année à Ushuaia sur la Terre de feu, petite ville plantée à l’extrémité de l’Amérique du Sud, dernière trace de la civilisation avant le grand désert de glace de L’Antarctique. Les deux protagonistes cultivent une passion pour l’étude des manchots empereur et les Adélie. Cette passion nourrit leur amour mais lors de leur nouvelle mission les choses ne vont pas suivre le cours attendu. La glace va se fissurer progressivement et le ciel se couvrir dangereusement.
Ces deux solitaires connaissent bien le terrain et les habitudes des animaux. Leur travail consiste à compter les oiseaux, les oeufs et les poussins, à peser certains d’entre eux, pour étudier l’impact sur la population des manchots de facteurs tels que le changement climatique, les ressources alimentaires, l’industrie de la pêche, la météo locale et les marées noires. Une activité parfois compliquée en raison des conditions climatiques extrêmes. Midge Raymond sait rendre avec talent l’atmosphère incroyablement hostile et glacée qui règne en Antarctique. Le lecteur appréciera la poésie des descriptions polaires et se réjouira de n’être pas exposé aux rigueurs de cette terre inhospitalière.
L’écrivain nous propose une habile narration basée sur un découpage temporelle qui fait courir le récit sur plusieurs années révélant la fragilité de ce continent de glace et annonçant une catastrophe qui va changer la vie des deux protagonistes. L’écriture de Midge Raymond est d’une grande densité et sait jouer sur les contrastes créant une atmosphère envoûtante ce que rend parfaitement l’excellente traduction de Carole Hanna. Un roman où l’on embarque comme on part en voyage vers l’inconnu.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)