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Pour s'en tenir à leurs plus récentes incarnations, ces figures
presque hybrides qui ont nom monsieur Teste chez l'un, ouPlume chez l'autre, et plus tard Crab chez encore un
autre, ont une fonction bien spécifique : par eux, c'est
l'écriture, la tentative littéraire elle-même, qu'on envoie marcher
dans la société.
Alors évidemment c'est la société au miroir de l'écriture, et le
plaisir qu'on en a.
Mais il y a un prix à payer à l'indépendance de
cette figure qu'on a rendu indépendante de l'auteur :
justement, ne lui obéissant plus, c'est l'auteur lui-même qui passe
dans le miroir.
Voyez, ici je n'ai employé que des masculins. À la radicalité ou
la détermination de l'écriture, ça ne change rien. Mais comment enêtre sûr, sans justement l'idée qu'un nom au féminin rejoigne les
premiers cités ?
Et comme par hasard, la marge c'est l'espace, le blanc,
l'écriture par les bords, les ajouts à la vieille bibliothèque de
tous.
Voici donc Marge, et les personnages qu'elle-même
s'invente et ensuite entrent directement dans son jeu, dont
certaine Princesse Apocalypse.
Et ce n'est peut-être pas du luxe d'aller revisiter, via
l'hybride écriture, les figures neuves du monde : lesémissions de télévision littéraires, le statut du poète dans la
grande ville, et - côté bibliothèque - ce qui se mêle à la
nôtre par de nouvelles figures populaires, ou Tolkien et Harry
Potter, ou Walt Disney, ne se gêneront pas pour venir croiser
Proust ou Chevillard.
Josée Marcotte vit à Québec, et ça s'entendra parfois dans ses
histoires : on croise moins impunément l'anglais, les
habitudes de l'espace ou de la ville (les « dépanneurs »)
ou tel trait linguistique seront un double-fond supplémentaire aux
jeux d'écriture.
Mais, en créant cette collectionpublie.net|Québec, uniquement pour qu'ils aient leur
autonomie, on entend bien s'en tenir là : pas de cloison à
l'expérience littéraire, juste un peu d'Amérique.
Lorsque Josée Marcotte a donné son premier élan à Marge, et que
ladite Marge s'est mise à marcher seule - peut-être un peu de
la joie Chevillard (Lien -> http://l-autofictif.over-blog.com/) là-dedans, le triptyque est
devenu une contrainte quotidienne.
C'est la contrainte qui nous
permet de nous écarter du chemin du personnage-langue. Marge est
donc devenue un site Internet (Lien -> http://marge-autofictive.blogspot.com/).
Alors nouvelle question, nouvelle figure : si le site est
comme la vie extérieure de Marge, et qu'il continue son expansion,
ses séries, l'architecture du livre c'est un voyage plus
souterrain et plus libre. Les deux nappes d'écriture se sont
dissociées, et chacune garde sa nécessité par rapport à
l'autre.
On vous souhaite bien du plaisir à la découverte :
l'acidité se porte bien, ici.
Marge (Lien -> http://marge-autofictive.blogspot.com/)